Au Kenya, tout comme dans son pays voisin l’Ouganda, les déchets font partie intégrante de l'environnement. Notre participation à des safaris dans un décor sain est une consolation fortement appréciée face à autant de détritus. Ici, les réserves naturelles protégées des braconniers par une surveillance permanente proposent une diversité animale telle que celle présentée dans les documentaires. C’est le souffle coupé dans le Masaï Mara qu'on a pu observer entre autre le roi de la jungle se prélassant à quelques mètres de nous. Font autant belle figure les éléphants, les hippopotames, les gazelles, les girafes, etc... Le charme de ces bêtes leur confère un air presque inoffensif nous faisant oublier qu’elles sont sauvages.
Les guépards |
Le rhinocéros blanc est considéré comme une espèce en grand danger et se trouve au bord de l'extinction. |
Une bébé singe vervet |
Le manque de ressources fait parfois place à des scènes tout simplement loufoques, telles que ce cercueil transporté à la transversale à même une moto donnant l’impression d’un avion de première génération. Les femmes africaines transportent les marchandises à même leur tête, que ce soit de lourds réservoirs remplis d’eau, cannes à sucre, bois de chauffage ou marteau, tout y passe. On peut dire que d'avoir la « tête dure » est un atout ! J Il faut savoir qu’ici l’eau est une denrée rare. Quand on ne peut se permettre le luxe de la pomper, il est courant de devoir marcher de longues distances avant de trouver une source d’eau, parfois douteuse.
Dans cette plaine africaine, il est incontournable de visiter ses habitants, les Masaï. Les Masaï constituent une population d’éleveurs et de guerriers semi-nomades d'Afrique de l'Est, vivant principalement dans le centre et le sud-ouest du Kenya et le nord de la Tanzanie. N’a pas accès à leur village qui veut. C’est sur invitation du fils du chef du village (et en échange de quelques shillings du Kenya) que nous avons pu déambuler dans cet univers étrange. C’est sans contredit leurs maisons construites à partir de bouses de vaches et de boue qui auront attiré notre attention : cette même bouse de vaches dont le sol du village est entièrement recouvert.
Les femmes Masaï construisent ces maisons et s’occupent de la vie du village (entretien des maisons, repas, vêtements …). Les hommes quant à eux veillent à la sécurité du campement et s’occupent du bétail. La vie traditionnelle des Masaï s’organise autour du bétail, qui constitue leur principale source de nourriture. Ils croient que leur dieu leur a confié son propre bétail afin qu’ils s’en occupent. La richesse d’un Masaï est déterminée par le nombre de vaches que possède sa famille. Ils se nourrissent surtout de laitages et de sang. Ils peuvent en effet prélever le sang des jeunes bovins sans les tuer, en les incisant au niveau du cou d’une flèche tirée dans la veine jugulaire. Un bol de sang mélangé à du lait constitue l’aliment de base. La viande est consommée plus rarement et ne doit jamais être mêlée à du lait ; elle est réservée à certaines cérémonies ou occasions particulières.
Chez les Masaï, le modernisme ne fait guère partie de leur réalité : pas d’électricité, d’eau courante ni d’installations sanitaires. Même le feu est allumé à la méthode préhistorique à l’aide de deux morceaux de bois. Une brève discussion avec un Masaï nous a révélé l’ampleur de nos différences. C’est avec un brin d’humour que l’on apprend que pour 10 vaches additionnelles au troupeau, un homme peut ajouter une femme à son harem. Lorsqu’on l'informe que la polygamie n’est pas « chose commune » au Canada, c’est d’un air estomaqué qu’il rétorque : « Seriously ? ». Il ne semble pas en croire ses oreilles. Par la même occasion, il rectifie notre perception de la tenue traditionnelle rouge des hommes, que l’on associait à un désir d’élégance. C'est plutôt un moyen d’apeurer les lions. Ces derniers ont tendance à rôder autour lorsque le bétail est amené au pâturage.