mardi 25 janvier 2011

Au pays des Masaï


Au Kenya, tout comme dans son pays voisin l’Ouganda, les déchets font partie intégrante de l'environnement. Notre participation à des safaris dans un décor sain est une consolation fortement appréciée face à autant de détritus. Ici, les réserves naturelles protégées des braconniers par une surveillance permanente proposent une diversité animale telle que celle présentée dans les documentaires. C’est le souffle coupé dans le Masaï Mara qu'on a pu observer  entre autre le roi de la jungle se prélassant à quelques mètres de nous. Font autant belle figure les éléphants, les hippopotames, les gazelles, les girafes, etc... Le charme de ces bêtes leur confère un air presque inoffensif nous faisant oublier qu’elles sont sauvages.


Les guépards

Le rhinocéros blanc est considéré comme une espèce en
grand danger et se trouve au bord de l'extinction.


Une bébé singe vervet

Le manque de ressources fait parfois place à des scènes tout simplement loufoques, telles que ce cercueil transporté à la transversale à même une moto donnant l’impression d’un avion de première génération. Les femmes africaines transportent les marchandises à même leur tête, que ce soit de lourds réservoirs remplis d’eau, cannes à sucre, bois de chauffage ou marteau, tout y passe. On peut dire que d'avoir la « tête dure » est un atout ! J Il faut savoir qu’ici l’eau est une denrée rare. Quand on ne peut se permettre le luxe de la pomper, il est courant de devoir marcher de longues distances avant de trouver une source d’eau, parfois douteuse.


Dans cette plaine africaine, il est incontournable de visiter ses habitants, les Masaï. Les Masaï constituent une population d’éleveurs et de guerriers semi-nomades d'Afrique de l'Est, vivant principalement dans le centre et le sud-ouest du Kenya et le nord de la Tanzanie. N’a pas accès à leur village qui veut. C’est sur invitation du fils du chef du village (et en échange de quelques shillings du Kenya) que nous avons pu déambuler dans cet univers étrange.  C’est sans contredit leurs maisons construites à partir de bouses de vaches et de boue qui auront attiré notre attention : cette même bouse de vaches dont le sol du village est entièrement recouvert.


Les femmes Masaï construisent ces maisons et s’occupent de la vie du village (entretien des maisons, repas, vêtements …). Les hommes quant à eux veillent à la sécurité du campement et s’occupent du bétail. La vie traditionnelle des Masaï s’organise autour du bétail, qui constitue leur principale source de nourriture. Ils croient que leur dieu leur a confié son propre bétail afin qu’ils s’en occupent. La richesse d’un Masaï est déterminée par le nombre de vaches que possède sa famille. Ils se nourrissent surtout de laitages et de sang. Ils peuvent en effet prélever le sang des jeunes bovins sans les tuer, en les incisant au niveau du cou d’une flèche tirée dans la veine jugulaire. Un bol de sang mélangé à du lait constitue l’aliment de base. La viande est consommée plus rarement et ne doit jamais être mêlée à du lait ; elle est réservée à certaines cérémonies ou occasions particulières.


Chez les Masaï, le modernisme ne fait guère partie de leur réalité : pas d’électricité, d’eau courante ni d’installations sanitaires. Même le feu est allumé à la méthode préhistorique à l’aide de deux morceaux de bois. Une brève discussion avec un Masaï nous a révélé l’ampleur de nos différences. C’est avec un brin d’humour que l’on apprend que pour 10 vaches additionnelles au troupeau, un homme peut ajouter une femme à son harem. Lorsqu’on l'informe que la polygamie n’est pas « chose commune » au Canada, c’est d’un air estomaqué qu’il rétorque : «  Seriously ? ». Il ne semble pas en croire ses oreilles. Par la même occasion, il rectifie notre perception de la tenue traditionnelle rouge des hommes, que l’on associait à un désir d’élégance.  C'est plutôt un moyen d’apeurer les lions. Ces derniers ont tendance à rôder autour lorsque le bétail est amené au pâturage.

samedi 15 janvier 2011

La misère a un visage...


Le délai inhabituel de ce message s'explique par le modernisme défaillant en Ouganda. Pour cette même raison, d'autres délais sont à prévoir tant que nous serons sur le continent africain. Notre séjour en Ouganda nous a marqué en raison de deux évènements: le premier étant la rencontre des enfants dans le besoin. C’est par l’intermédiaire de Mwendo, un organisme d’aide aux enfants que nous avons pu visiter une école. C’est dans un climat émotif que nous avons passé quelques heures en compagnie de nombreux enfants excités par notre présence. Ces enfants sont orphelins ou sont de parents très pauvres. Nous sommes heureux d'être en leur présence mais tristes de constater leur situation. C’est touchant de  voir la réalité de ces enfants que l’on voit habituellement dans les bandes-annonces d’organismes humanitaires. L’organisme Mwendo se préoccupe du bien-être de plus de 500 enfants ougandais en répondant à des besoins tels que l’éducation, la nourriture, le logis et les vêtements. À la différence des organismes d’aide mieux connus qui consacrent une partie des dons à l’administration, Mwendo est un petit organisme local qui utilise la totalité de l’argent aux bénéfices des enfants.

L'école du village 

Dans un autre village tout près

La petite Javilla
C’est convaincus de l’intégrité de l’organisme que Carl a fait un don de 100$ US pour la construction d'une nouvelle école et que Karine a décidé de parrainer un enfant. On a donc pu faire la rencontre de la nouvelle filleule. La petite de cinq ans, prénommée Javilla, ne parle pas encore l’anglais. En raison de son jeune âge, reste à savoir si elle est vraiment consciente de l’impact qu’aura le parrainage. Quel beau cadeau à s'offrir pour les trente ans de Karine !  Le sourire de cette jeune fille restera gravé à jamais dans notre esprit.     





Le second évènement marquant de notre passage en Ouganda est certes notre trekking aux gorilles : plus de quatre heures de randonnée à travers une végétation très dense s’apparentant parfois à de l’escalade nous ont permis d’observer les gorilles de montagne dans leur habitat naturel. Les gorilles de montagne sont une espèce très menacée, sa population étant limitée à environ 700 individus pour toute la planète. Ces gorilles sont répartis entre la République démocratique du Congo, le Rwanda et l’Ouganda. Le principal danger pour cette espèce est le braconnage pour sa viande, son crâne et ses mains qui sont censés porter chance et se vendent très chers. Les gorilles ont surtout été victimes du braconnage en 1994, pendant le génocide rwandais. En effet, les réfugiés qui fuyaient le Rwanda n'avaient qu'une seule solution pour survivre : les chasser. Pendant les années qui ont suivi, les rebelles et militaires éparpillés en forêt ont largement contribué à la diminution de la population de gorilles. Le deuxième danger est la déforestation, ce qui équivaut à la destruction de leur habitat. Les habitants de ces régions, surtout au Rwanda où les terres agricoles manquent en raison d’une forte densité humaine, vivent en concurrence avec les gorilles. Ils déforestent pour avoir du bois, pour pouvoir construire, faire du feu et le vendre. Finalement, les gorilles sont victimes de maladies telles que la pneumonie, la grippe ou d'autres maladies de l'homme qui sont mortelles pour eux.

Le mâle au dos argenté
Le coût du permis pour le trekking aux gorilles est de 500$ US.  Tout un paradoxe après avoir été témoins de la misère des enfants...  Mince consolation,  cet argent contribue à la protection et à la préservation des gorilles ainsi que de leurs habitats en plus d’être redistribué en partie à la population locale. Le trekking aux gorilles se fait  avec un maximum de huit personnes afin de préserver leur quiétude.  Trois guides armés de machettes et d’une carabine accompagnent le groupe: les machettes étant utilisées entre autre pour se frayer un passage à travers la végétation des plus denses et la carabine servant d’arme de défense dans le cas d’une possible agression par des éléphants.

L'ado curieux...
Quel plaisir de voir ces primates déguster « un peu » de verdure en famille! L’ excitation atteint son paroxysme lorsque la curiosité de «l’ado de la famille» a poussé celui-ci à s’approcher de nous, poussant même son audace à vouloir nous toucher. Et que dire de cette démonstration de domination de l’impressionant mâle au dos argenté, pouvant peser entre 140 et 300 kilos, lorsqu’il s’est précipité vers nous en une fraction de seconde. Toute qu’une expérience! C’est un privilège de pouvoir côtoyer de si près une espèce animale si fragile.